Courrier réponse de Serge BERDET Président du RCPRoquefort au journal Sud-Ouest suite à l’article du 25/04/2020
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Courrier réponse de Serge BERDET Président du RCPRoquefort au journal Sud-Ouest suite à
l’article du 25/04/2020
Bonjour,
Votre long reportage a retenu toute mon attention et il ne m’a particulièrement pas fait plaisir.
Une mise au point :
Nous n’avons jamais eu l’intention de garder cette somme tout ou partie…
C’est ridicule.
Et quelques lecteurs heureusement très peu nombreux, le pensent ! À méditer pour vos futurs
articles…
Il est dommage que pour quelques jours ou heures vous n’ayez pas voulu attendre la réponse de
mon conseil. Pourquoi ?
On peut imaginer que le journal Sud-Ouest avait besoin d’un article pour meubler cette période
de confinement...!
C’est ce que je pense fortement et c’est très partagé…
Fermons cette parenthèse et revenons sur le sujet.
Le club dans son ensemble et avec beaucoup de générosité et d’abnégation à tout fait pour
aider Jean-Paul et sa famille.
Dès le lendemain de son accident, nous étions tous mobilisés.
Les dirigeants, joueurs, bénévoles et moi-même, nous sommes rendus disponibles pour
organiser les déplacements quasi quotidiens vers Bordeaux, effectuer les réservations d’hôtels,
de trains, de taxi, établir le planning pour les visites et ce jusqu’au confinement.
En suivant nous avons alerté le plus de gens possible et certains personnellement, en créant
cette fameuse cagnotte.
Quelles obligations juridiques ? aucune.
Morales ? sûrement ! Dans un club où la solidarité et l’aide ne sont pas un vain mot.
Pour certains donateurs, les conditions de leur participation financière étaient assorties d’un
contrôle des dépenses.
Nous avons fait le choix de bloquer l’argent sur un compte spécialement dédié à Jean Paul, et
avons effectué tous les règlements (gasoil, péage, parking, hôtels, taxis, autres transports,
télévision, argent de poche) sur les fonds propres du club.
En parallèle, la Fondation Ferrasse nous a alertés qu’elle procédait au versement d’une
indemnité, sur le compte personnel du joueur.
Cette aide financière d’urgence devait pallier aux premières dépenses liées à son hospitalisation
et à ses désagréments (voir courrier déjà transmis).
Régulièrement, la fondation nous contactait pour le suivi du dossier, tant médical, que financier.
Après plusieurs échanges, nous avons constaté ensemble des incohérences quant à la
destination de leur versement. Les informations transmises par la famille ne collaient pas, et
Jean Paul avait été dans l’incapacité de donner un accord a minima vu son état au CHU à ce
moment-là.
A partir de là ? Première interrogation, première inquiétude.
Devant l’insistance de la famille à ne pas dépenser cette somme et après des informations
contradictoires nous avons décidé de contacter le service social du conseil général pour être
accompagnés.
Après plusieurs entrevues et sans être démenti dans nos craintes — malgré les réserves d’usage
qui s’imposent dans ce dossier personnel — nous avons décidé de transférer ce dossier aux
services compétents.
Une dernière réunion avait été prévue (RDV avec date et heure) mais au dernier moment, une
absence de marque importante et indispensable au dossier. Pourquoi ? On peut tout imaginer à
tort ou à raison ! J’ai quand même un avis !
A chaque semaine, sa surprise…
Visitant régulièrement Jean-Paul juste avant le confinement, ce dernier nous a alerté que l’accès
à la télévision serait coupé pour faute de non-paiement.
Pour rappel, le courrier de la Fondation Ferrasse indiquait bien que l’argent versé à la famille
devait aider Jean-Paul.
Quel étonnement encore quand c’est le club qui a dû payer la TV.
Mais pourquoi sommes-nous les seuls à intervenir financièrement ?
La question est posée.
La réponse fournie par la famille était surprenante. On préférait que le club assure tous les frais.
Encore une contradiction avec ce qui était convenu.
Il faut savoir également, et je ne doute pas un seul instant que cette famille est au courant vu
leurs demandes répétées, que l’assurance de la licence du joueur interviendra.
Elle paiera des sommes importantes en dédommagement. Elle prendra en compte le
pourcentage de guérison (infos fondation et fédération) ainsi que les frais de visite que nous
avons aussi communiqués et gérés encore…
L’argent n’efface pas l’accident et ne compense pas un handicap majeur.
Mais heureusement, notre sport sait répondre et aider les licenciés accidentés (heureusement
de plus en plus rares).
Concernant la cagnotte récoltée par le RCPR, j’ai eu donc l’information hier soir par mon avocat
qui devait la transmettre à son confrère.
Le chèque devra être mis sur le compte de Jean Paul TAIPUNU après avoir reçu un RIB à son
nom.
Nous préférons le transmettre directement à l’intéressé par courrier et à son nom, malgré l’avis
de certains donateurs qui voudront bien m’excuser de ne pas respecter leur consigne.
Le conseil de mon avocat sur les conditions de versement confirme bien mes réserves
antérieures.
L’argent existe grâce uniquement au travail du club et de ces donateurs ne l’oublions pas.
L’argent de la cagnotte existe grâce uniquement au travail du club et de ces donateurs, ne
l’oublions pas.
Pour rappel : aujourd’hui j’ai les bonnes informations qui correspondent à nos obligations
morales.
Nous ferons état des frais au cas où certaines personnes auraient encore une mauvaise
mémoire.
En ce qui me concerne je sors meurtri et très déçu de cette affaire.
Surpris en partie car on m’avait déjà mis en garde.
Alors vous pourrez rassurer les rares lecteurs qui se posent encore des questions.
La morale de cette histoire car il y en a une et une seule :
Ne faisons rien pour rendre service quand cela n’est pas obligatoire et donc vivons plus heureux
! Par contre il faudra toujours des bénévoles aujourd’hui comme hier qui ne comptent pas leur
temps, leurs frais, leur aide, ou pour trouver un travail à certains.
Mais avec des affaires de ce genre dont votre journal se fait l’écho je doute fort que certains qui
hésitent encore feront un autre choix.
Et ils auront malheureusement raison.
Pour ma part après 20 ans au service du club je continuerai à aider mais plus dans les mêmes
conditions après cette affaire.
Et les remplaçants se font très rares.
À ce sujet votre journal pourrait peut-être faire une annonce pour trouver de nouveaux
dirigeants car nous sommes demandeurs… merci d’avance.
Dans une période difficile on se rend compte que la santé n’a pas de prix et Jean-Paul en fait une
cruelle expérience.
Cordialement
Serge BERDET
J’ignore si vous passerez l’intégralité de ce mail ou du moins l’essentiel sans rien occulter. Il sera
transmis dans son intégralité sur le site de notre club dès demain et nous pourrons comparer.
Concernant ce reportage j’ai reçu un nombre incalculables de soutiens et de gens indignés par
votre article.
À méditer et si vous n’êtes pas convaincus allez sur les réseaux sociaux du club notamment des
gens qui connaissent mieux que vous ce dossier et qui ont une vision objective car je n’ai pas fait
tout cela sans raison et confirmer par la totalité du bureau dont un membre actif est ami de
longue date avec jean Paul, surprenant non !
Questions : pourquoi créer des problèmes à un blessé grave alors que nous avons fait plus que
le maximum pour l’aider ?
Nous avons la réponse … et si ce dossier ne se trouvait pas en période de confinement et avec
un peu de bonne volonté cette triste affaire ne serait pas passée sur votre journal.
Et Sud-Ouest aurait dû trouver un autre article !
Nota : copie Fondation et président fédération française de rugby
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